lundi 3 juin 2013

Star-crossed lovers de Mikaël Ollivier ou comment parasiter un roman à cause d’une référence inutile










          Star-crossed lovers raconte l’histoire de deux adolescents qui tombent amoureux l’un de l’autre. Cette histoire d’amour est contrariée par la famille des héros : elle est la fille du responsable syndical de l’usine de la ville, il est le fils du patron de l’entreprise. De plus, le patron cherche à fermer l’usine … La passion des deux jeunes gens ne naît donc pas sous les meilleurs auspices. Au fil des jours, les deux jeunes gens se découvrent et apprennent à connaître l’univers si différent de l’autre : lui vit dans une grande maison et se passionne pour la musique classique, elle vit dans une petite maison qui bruit des voix de sa famille et de ses nombreux amis.


Un récit caricatural ?

                Le roman possède en effet une dimension caricaturale dans la mesure où le jeune homme, au prénom composé, évidemment, vit une grande maison, a des parents qui lui apportent un confort matériel mais pas de sécurité affective, adore la musique classique, ne sort jamais alors qu’à l’opposée, l’héroïne habite dans une petite maison quasiment surpeuplée, écoute de la variété et sort sans avertir ses parents. De ce point de vue, le récit est effectivement caricatural.
                Pourtant, lorsque l’on considère d’autres aspects du récit, je serais tentée d’affirmer qu’il ne l’est pas assez. En effet, le titre choisi par Mikaël Ollivier n’est pas anodin : il fait référence aux deux amants maudits les plus célèbres de la littérature, à savoir Roméo et Juliette. Pourtant, selon moi, son récit n’entretient qu’un rapport ténu avec celui de Shakespeare : point d’équivalent de Mercutio, pas de réelle interdiction de se fréquenter faite aux jeunes gens … Ainsi, le lien entre les deux ouvrages n’est pas totalement justifié car l’intrigue n’est pas suffisamment proche de celle de la pièce de Shakespeare et la passion entre les deux adolescents n’est pas aussi intense.
                Mais, au-delà de la référence (utile ou non) à l’œuvre de Shakespeare, l’un des intérêts majeurs de cet ouvrage est d’évoquer des questions de société : les délocalisations et le chômage. Ce n’est pas un ouvrage militant, loin de là, mais en relatant une histoire d’amour sur fond de fermeture d’usine, l’auteur donne une place importante à un sujet lourd et le fait entrer dans l’univers des adolescents.


En bref : Une histoire d’amour assez banale entre deux jeunes gens qui vaut surtout pour le contexte dans lequel elle se déroule, contexte qui suscitera probablement des réactions de la part les jeunes lecteurs.

Le « pourquoi du comment du titre » : C’est une citation extraite de Roméo et Juliette de William Shakespeare. Tout comme dans la fameuse pièce, les deux protagonistes sont amoureux mais le conflit entre leurs familles menace leur histoire.

Remarque : Mais pourquoooooooooooooooooi une telle fin ? Elle discrédite totalement la référence à Roméo et Juliette !

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